Pour la Journée nationale des peuples autochtones du 21 juin 2020, Architecture sans frontières Québec (ASFQ) souhaite souligner l’importance du patrimoine, de la diversité culturelle et de la vitalité socio-économique des Premières Nations, des Inuit et des Métis. Pour l’occasion, ASFQ tient à réitérer son appui à la future ambassade culturelle DestiNATIONS et vous invite à signer la Déclaration spéciale lancée en faveur de ce projet d’architecture autochtone unique au pays.
À l’automne 2019, ASFQ avait donné son appui officiel en faveur du projet d’architecture de l’organisme DestiNATIONS, qui vise l’établissement d’une ambassade culturelle autochtone dans le Vieux-Port de Montréal et dont la programmation mettra en valeur les arts, la culture, le tourisme et l’histoire des Premières Nations et des Inuits. Porté depuis plus de 10 ans par plusieurs partenaires autochtones, le projet a reçu l’appui officiel de la Ville de Montréal en octobre 2018 et un terrain lui est déjà réservé dans le Vieux-Port. En 2019, le projet attendait toujours l’appui officiel d’Ottawa et de Québec, malgré des engagements des deux paliers de gouvernement. S’il n’est pas encore sur les planches à dessin, le projet vise une signature architecturale marquante, capable de frapper l’imaginaire et de rappeler la présence des premiers peuples dans le paysage de la métropole, un territoire ancestral non-cédé.
Cliquez ici pour signer la Déclaration d’appui.
Un projet nécessaire appuyé par le milieu de l’architecture
Un projet comme celui de DestiNATIONS est important dans un contexte où Montréal, Québec et Ottawa se sont engagés dans des démarches de réconciliation et de réparation. Alors que l’attention médiatique et nombre d’interventions se focalisent sur les enjeux vécus par les communautés autochtones, la réconciliation et la réparation doivent également se traduire par des projets capables de promouvoir les formes les plus élevées de la culture et de la modernité autochtones, dont l’architecture. Une Déclaration d’appui au projet DestiNATIONS était pour cette raison essentielle pour positionner le milieu de l’architecture et du design comme allié des peuples autochtones. Tous les architectes et non-architectes sont conviés à signer cette Déclaration d’appui à un projet d’architecture sociale exemplaire et nécessaire.
Cette prise de position d’ASFQ a été annoncée le 26 novembre dernier à Montréal, lors de la soirée annuelle d’ASFQ, en présence de représentants de DestiNATIONS, de la Ville de Montréal, des autres instances officielles de l’architecture et du design du Québec et du Canada, et de partenaires du projet. La Déclaration a été signée le soir-même par plus 170 personnes, dont plus de 100 architectes. Les signataires actuels incluent notamment :
- Pierre Corriveau, président de l’Ordre des architectes du Québec
- Marie-Josée Lacroix, commissaire, Bureau du design de la Ville de Montréal
- David Fortin, directeur de l’École d’architecture McEwen de l’Université Laurentienne, membre du Groupe de travail autochtone de l’Institut royal d’architecture du Canada
- Jacques White, directeur de l’École d’architecture de l’Université Laval
- Martin Bressani, directeur de l’École d’architecture Peter Guo-hua Fu de l’Université de McGill
- Jacques Lachapelle, directeur de l’École d’architecture de l’Université de Montréal
- Maurice Cloutier, directeur de l’École de design de l’UQAM
- Christian Samman, président d’Architecture sans frontières Québec
- Giovanna Borasi, directrice, Centre Canadien d’Architecture
Une prise de position appréciée
L’annonce de cette déclaration d’appui a été a été suivi d’une allocution de représentants de DestiNATIONS, invités pour l’occasion, ainsi qu’un discours de la commissaire aux affaires autochtones de Montréal, qui ont salué cette prise de position et réitérer l’importance d’un tel projet, tant pour les partenaires autochtones que pour la Ville de Montréal et le Québec en général.
« Il fallait considérer l’importance de voir s’ériger à Tiohtià:ke [Montréal] un établissement avec une signature architecturale unique, qui aurait comme mission de donner une tribune aux expressions artistiques autochtones. Il nous faut cet établissement pour créer les ponts entre les nations, entre les générations, entre les peuples. Partout dans le monde, on s’intéresse aux cultures premières. Dans plusieurs villes au pays, on s’intéresse aux cultures des Premières Nations et des Inuits. Montréal est vraiment sous-représentée et se doit de le faire également. C’est pourquoi depuis 12 ans nous travaillons à faire avancer ce projet. »
– Odile Joannette, porte-parole du projet DestiNATIONS, qui est également directrice générale du Wapikoni Mobile et co-présidente du RÉSEAU pour la stratégie urbaine de la communauté autochtone de Montréal.
« Les premiers peuples sont souvent orphelins de Montréal. Souvent, quand on vient dans la ville, on ne reconnait pas les signes de notre appartenance et ceux de nos liens avec cette terre, qui n’a jamais été cédée. Mais elle a toujours été hospitalière et on tient à ce qu’elle le demeure. Car ça aussi c’est primordial et fait partie des traditions. Maintenant, il faut une grande signature architecturale. Un lieu qu’on dit « ambassade », […] mais pourquoi dit-on « ambassade » si c’est notre pays? C’est peut-être parce qu’on s’y sent encore un peu étranger. Et il faut qu’un jour cet espace culturel on lui trouve un nom. Un nom rassembleur dans lequel tout le monde va s’épanouir. »
– André Dudemaine, administrateur du projet DestiNATION, qui est aussi directeur et fondateur de l’organisme Terres en Vues et membre du conseil d’administration d’ASFQ.
« L’architecture ne crée pas seulement des ponts entre deux rives, mais aussi entre nos cultures et nos temporalités. Et lorsqu’une partie de ces racines a été sectionnée, l’architecture de notre bâti participe de la guérison. Dans cette perspective, la Ville, en s’engageant sur la voie de la réconciliation, a décidé de faire de la mise en valeur de la présence autochtone passée, présente et future à Montréal, un de ses axes phares de sa prochaine stratégie de réconciliation. Cet axe se retrouve aussi dans la nouvelle politique culturelle de la Ville et son plan d’action en patrimoine adoptés en 2017. Mais cette mise en valeur n’est pas seulement le fait de la culture ou du patrimoine. Elle est aussi partie intégrante du développement social de la Ville et de ses quartiers. Se sentir bien chez soi est à la base de la sécurisation culturelle, voire de la sécurisation tout court, que l’on souhaite développer pour la population autochtone de Montréal. […] Et pourquoi pas continuer avec le projet d’envergure qu’est DestiNATIONS? DestiNATIONS qui permettra la mise en valeur des cultures autochtones au cœur même de Montréal. Merci à Architecture sans frontières Québec pour son invitation et pour son implication. »
– Marie-Ève Bordeleau, commissaire aux affaires autochtones de la Ville de Montréal.
Partenaires et signataires de la Déclaration
De droite à gauche : Bruno Demers, directeur général d’ASFQ; Éric Moutquin, associé chez EVOQ Architecture; Jonathan Moyal, directeur général de DestiNATIONS; Marie-Ève Bordeleau, commissaire aux affaires autochtones de la Ville de Montréal; Christian Samman, président d’ASFQ; Maya Cousineau Mollen, conseillère communautaire chez EVOQ Architecture; Marie-Josée Lacroix, commissaire au Bureau du design de la Ville de Montréal; Marilène Blain-Sabourin, membre des conseils d’administration d’ASFQ et de DestiNATIONS; Guillaume Lévesque, vice-président d’ASFQ; Odile Joannette, porte-parole de DestiNATIONS; Pierre Corriveau, président de l’OAQ; André Dudemaine, membre des conseils d’administration d’ASFQ et de DestiNATIONS.
Consultez le site de DestiNATIONS pour en savoir plus sur le projet.
Esquisses du projet DestiNATIONS
Esquisses conceptuelles préfigurant le projet DestiNATIONS, produites par les étudiants en architecture de l’Université de Montréal, sous la direction d’Éric Moutquin et d’Alain Fournier, architectes et directeurs de la firme EVOQ architecture.
1) Projet « Ouvrons le cercle » de Agathe Debacker, Kenza Jidad et Mégane Rab ; 2) Projet « Horizon » de Yanick Bilodeau, Olivier Jarry et Christy Lam ; 3) Projet « Indigenous cultural embassy at Tiotiá:ke » de Rico Chun Ho Kwak, Mathilde Vandevost et Anya Messaoud-NacerPojet ; 4) Projet « UAKAU » de Julie Farrant, Claire Guillot et Marion Renaud.